Pour la majorité des femmes, mettre un enfant au monde est une expérience très intense, tant du point de vue physique qu’émotionnel. Il est donc naturel pour un bon nombre de nouvelles mamans d’éprouver des sautes d’humeur après l’accouchement, se sentant heureuses et tristes par moments. Ces sentiments sont parfois appelés « baby blues » ou « syndrome du troisième jour ». Dans la plupart des cas, ils disparaissent environ 10 jours après l’accouchement. Cependant, certaines femmes peuvent éprouver une dépression profonde et continue qui durera beaucoup plus longtemps. Il s’agit de la dépression post-partum.
Les premières mentions de la dépression post-partum remontent au 4e siècle av. J.-C. Malgré le fait que cet état soit connu depuis longtemps, il n’a pas toujours été reconnu comme une maladie. Par conséquent, la dépression post-partum est encore mal diagnostiquée. Il s’agit d’une maladie qui se traite avec succès. Plus elle est détectée tôt, plus le traitement est efficace.
Il est important d'identifier et de reconnaître les symptômes d’une dépression post-partum le plus tôt possible, qu’il s’agisse de vous ou d’une autre personne. Cela peut s’avérer difficile car les sentiments dépressifs sont souvent accompagnés de sentiments de peur intenses et irrationnels. La maman peut craindre de perdre la tête ou d’être considérée par les autres comme étant inapte à être mère.
Les femmes atteintes d’une dépression post-partum peuvent avoir le sentiment d’être de mauvaises mères et hésiter à demander de l’aide. Il ne faut pas désespérer ni oublier que des traitements sont offerts aux femmes qui en ont besoin.
Définir la dépression post-partum
. Les femmes qui en sont atteintes éprouvent les symptômes suivants : découragement, tendance à pleurer constamment, sentiment de ne pas être à la hauteur, culpabilité, anxiété, irritabilité et fatigue. Les symptômes physiques comprennent : des maux de tête, un engourdissement, des douleurs thoraciques et de l’hyperventilation. Une femme souffrant d’une dépression post-partum peut éprouver des sentiments d’ambivalence, de négativité ou de désintérêt envers son enfant. De tels sentiments peuvent avoir des répercussions négatives sur le développement du lien affectif qui unit la mère et l’enfant. Comme ce trouble est encore mal défini et peu étudié, il n’est pas toujours déclaré. On estime qu’il se manifeste dans 3 % à 20 % des accouchements. La dépression peut se présenter à n’importe quel moment au cours des six mois qui suivent l’accouchement et peut durer pendant plusieurs mois voire un an.
Causes et facteurs de risque
La cause exacte de la dépression post-partum est inconnue. Les changements hormonaux qui se manifestent pendant la grossesse et après l’accouchement sont des facteurs possibles. De plus, si l’accouchement ne se déroule pas selon les attentes de la mère, le stress qui en résulte peut déclencher la dépression. Les études qui ont été réalisées ont également tenu compte des répercussions que pourraient avoir l’âge de la mère, les attentes à l’égard des fonctions maternelles, les pratiques d’accouchement et le niveau de soutien social de la nouvelle maman.
Il n’existe pas d’élément déclencheur unique. On estime que la dépression post-partum résulte de nombreux facteurs complexes. Il est toutefois important de dire aux femmes souffrant d’une dépression post-partum qu’elles n’en sont pas la cause.
Un fait est certain : les femmes qui ont connu un épisode de dépression avant leur grossesse sont plus à risque de souffrir d’une dépression post-partum. Les femmes dans cette situation devraient en discuter avec leur médecin afin de recevoir des traitements adéquats le cas échéant. De plus, on estime qu’entre 10 % et 35 % des femmes connaîtront une récurrence de la dépression post-partum.
D’autres facteurs augmentant le risque de dépression post-partum sont le syndrome prémenstruel (SPM), une relation difficile avec le conjoint, un réseau de soutien pauvre et la présence d’événements stressants pendant la grossesse ou après l’accouchement.
Comment traite-t-on la dépression post-partum?
Les méthodes utilisées pour traiter la dépression post-partum comprennent la thérapie, les réseaux de soutien et la pharmacothérapie (c’est-à-dire les antidépresseurs). La psychothérapie s’est avérée être un traitement efficace et un choix acceptable pour les femmes qui souhaitent éviter de prendre des médicaments pendant l’allaitement.