L'invitation de la psychanalyse

Quelle est depuis ses débuts l’invitation de la psychanalyse, reprise individuellement par chaque analyste ?

Dire tout ce qui nous vient dans la tête (tout ce qui nous tombe dans la tête, "Einfall" dit Freud), c’est-à-dire en somme tout ce qui fait signe. Tout ce qui nous tombe dans, passe par, la tête, plongé dans un dispositif où l’on ne voit pas le visage et surtout le regard de celui ou de celle à qui l’on destine son discours. Il s’agit de parler sans fin prédéterminée, sans avoir à juger de ce qui est utile ou inutile à dire, ou nécessaire pour viser telle ou telle fin. Ainsi, tout ce qui se dit peut prendre un statut égalitaire, et rien ne prédomine, à priori, dans le dire.

Même après trente-cinq ans de pratique de la chose, c’est une étrange expérience… Ordinairement, quand quelque chose ne va pas, vous avez pris l’habitude, infantile en somme, si vous ne savez plus quoi comprendre ou comment faire avec ce qui vous tombe dessus, d’en référer à un autre qui, lui, doit bien savoir comment faire, comment penser, comment décider : mère, père, aîné, ami, professeur, médecin, avocat, prêtre, expert, juge, député, etc…

Et vous pensez, très naturellement, qu’il est là pour vous répondre. Et, chose curieuse, chose insensée, lui aussi, pense qu’il est là pour vous répondre ! Il sait. Il sait là où vous ne savez plus. Il sait au-delà d’où vous savez. Il vous dira pourquoi c’est comme ça pour vous, et même plus, comment y remédier. Vous devez faire comme ceci. Lui, il sait.

Eh bien, l’invention freudienne, c’est tout le contraire ! La voie ouverte par Freud, c’est ce monde-là, mais à l’envers ! Prenez la parole, prenez le risque de la parole, seul(e). Parlez avec vos propres mots, laissez résonner à vos oreilles vos propres signifiants, articulez-les en présence d’un(e) inconnu(e) qui se doit de se tenir au secret de ce que vous pourrez dire. Faites cette expérience, vous rencontrerez très vite que votre parole va vous mener quelque part, d’elle-même. Et ce ne sera pas en vain que vous aurez eu ce culot, ce courage. De quoi mon symptôme fait signe ? Moi seul le sait sans savoir que je le sais, mais ma parole, elle, si je ne la filtre, le sait. Je me dois de l’écouter. Autrui ne peut savoir pour moi. Encore moins à ma place. Il ne peut que seulement me permettre d’y accéder…, à quoi ? A ce mien savoir. Cela s’appelle rencontrer un/son analyste, son bon entendeur.

A quoi bon parler ? dit l’ordinaire du névrosé. Cela ne réparera pas les brisures du passé, cela ne solutionnera pas l’impasse du présent. Eh bien la rupture qu’introduit Freud est celle-ci : prenez la parole, ce ne sera pas en vain.
Prenez la parole, ce ne sera pas en vain.

JML (président Gynépsy), psychanalyste, Paris

j'ai trouvé bizarre au depart vos interventions car moi aussi j'attendais que vous me donniez les "réponses" à mes problèmes...
J'ai trouvé bizarre que malgré mes longues "interventions " pour vous raconter (en bref) mes peurs,angoisses, ma vie..............vous repondiez chaque fois par une question, puis j'ai compris que c'etait pour faire parler encore plus ....

Je comprends mieux votre approche ,et celle de Freud .j'avoue avoir essayé il y a longtemps de lire un de ses ouvrages mais trop compliqué pour moi .......

Merci de votre aide, je ne sais pas ce qui vous motive,ou vous pousse à venir nous aider ici mais merci je n'ai pas encore resolu mes propres angoisses par rapport à ma vie seule avec ma fille qui me fait si peur .........mais je vais y travailler

bien à vous

Merci, cocolelico.

Ce qui me motive... ?
Essayer, un peu, par moment, d'aider.

Et quelquefois,... il arrive que cela fonctionne !

Fort dommage que je ne sois pas en region parisienne , sinon je serai venue volontiers vous consulter pour m'aider à sortir de cette DPP

Par contre il est vrai que chacun sur ce forum (sur tous les forums je pense) essaye à sa façon de remonter le moral , de donner son avis, son vécu aux autres ....
d'apres l'analyse que vous faisiez précedemment, pensez vous que nous devrions nous abstenir de "donner" nos avis et conseils aux autres, faisons nous enfoncer un peu plus le malaise?

ou comme moi je l'ai trouvé sur ce forum est ce benefique de voir que nous ne sommes pas seules à vivre ca, que nous ne sommes pas des extras terrestres, je me retrouve parmi des gens qui enfin "comprennent" ce qu'est la DPP car cette maladie incidieuse , qui ne se voit pas au 1er abbord ....et qui nous fait sombrer doucement ......... semble tellement inconnue ...meme dans le milieu medical (maternité ) .....ou trop souvent ignorée .....

Coucou

Citation :

d'apres l'analyse que vous faisiez précedemment, pensez vous que nous devrions nous abstenir de "donner" nos avis et conseils aux autres, faisons nous enfoncer un peu plus le malaise?

Je pense pas du moment qu'on tire la personne vers le haut, ce qui est plutôt le cas içi. Je me souviens pas que quelqu'un ait été rabaissé, ni avoir eu des échos de queqlun'un qui a été blessé par des paroles malveillante.

C'a fait du bien de parler même d'autre choses.

a ce compte-là, si on doit s'abstenir de donner des conseils et aider les autres, il n'y a plus de conversations et chacun manifeste son égoisme en refusant d'aider son prochain.
C'est qui n'est pas le cas içi.
Le psy ne sont pas des "dieux", il nous apporte des réponses certes mais pour être comprise, il n'y a rien de mieux que de parler avec des gens ayant vécu ça car on a pas honte de ce qu'on ressent, on se sent moins seule

Non, en effet, c'est très bien de vous donner entre vous des conseils, comment vous voyez les soucis de l'autre, comment vous avez vécu et surmonté ces mêmes soucis de votre côté, etc.
Raison pour laquelle ce forum est nécessaire et précieux. Vos échanges, entre vous, permettent ce qu'on appelle une "identification". Je me rend compte que je ne suis pas seul(e) à vivre cela. Je me croyais seul(e), dans mon coin,... je découvre que d'autres vivent cela ou ont vécu cela et font comme ceci, comme cela. Cela me réconforte et peut m'inspirer moi-même pour faire face à l'adversité, à la difficulté de ma vie, me permettre d'envisager des solutions auxquelles je n'aurais pas songé avant, tout(e) seul(e)...
Cette "identification" est un premier temps, important, pour sortir de la solitude et du désespoir.
Est-elle suffisante ?
Pour une certain nombre de personnes, elle peut l'être... en tout cas pour un temps. Pour d'autres elles souhaiteront approfondir le pourquoi et le comment cela leur arrive ou leur est arrivé. Elles voudront savoir. C'est là que la fonction du "psy" peut intervenir, mais seulement à la demande de la personne concernée.

Seulement c'est pas toujours evident de savoir quoi dire sur soi, comment parler et savoir pourquoi quand on a tout , on va mal , donc pour ma part parler à mon psy je trouve vraiment pas sa evident, car je me rend compte que face a lui je n'ai rien a dire, je suis pas Interessante, et je ne veux pas l'ennuyer en plus
Pour ce qui est du forum moi je trouve qu'on a besoin les uns des autres, et franchement c'est tellement bien de parler avec des femmes qui sont passées exactement par le même chemin, la même souffrance tout .. sans se sentir seule et folle


Coeur d'amour en créant se forum tu as une idée merveilleuse, et sans toi qui la crée sans les filles, je pense que je me serrait vraiment senti seul et perdu, alors du fond du coeur Merci

idem pour moi

nounousse a écrit:

Seulement c'est pas toujours evident de savoir quoi dire sur soi, comment parler et savoir pourquoi quand on a tout , on va mal , donc pour ma part parler à mon psy je trouve vraiment pas sa evident, car je me rend compte que face a lui je n'ai rien a dire, je suis pas Interessante, et je ne veux pas l'ennuyer en plus
Pour ce qui est du forum moi je trouve qu'on a besoin les uns des autres, et franchement c'est tellement bien de parler avec des femmes qui sont passées exactement par le même chemin, la même souffrance tout .. sans se sentir seule et folle


Coeur d'amour en créant se forum tu as une idée merveilleuse, et sans toi qui la crée sans les filles, je pense que je me serrait vraiment senti seul et perdu, alors du fond du coeur Merci

Comment cela se fait-il qu'à votre "psy" vous n'avez rien (ou presque) à lui dire,... et qu'ici, sur ce forum, vous ne tarissiez pas... ?!

Car ici il y a toujours des sujets en cours , du coup quand une personne parle on répond et dans la personne on se retrouve parfois, on se compare etc, on essaye de s'entre-aider, donc c'est vraiment simple

En fait, je crois que ç'est un peu une communauté et les sujets viennent naturellement sans gêne ni honte tandis qu'un façe-à-façe avec un psy c'est pas toujours évident

Oui je pense que c'est ca, ici je me sens lié a vous, et on est presque toute des femmes,

toietmoi a écrit:

En fait, je crois que ç'est un peu une communauté et les sujets viennent naturellement sans gêne ni honte tandis qu'un façe-à-façe avec un psy c'est pas toujours évident

C'est paradoxal que le "virtuel" soit plus facile, plus abordable, que le "réel" de la rencontre avec quelqu'un en chair et en os.

Le "psy" devrait pourtant être là, réellement bien présent, pour accueillir au mieux votre "vraie parole" !

Citation :

C'est paradoxal que le "virtuel" soit plus facile, plus abordable, que le "réel" de la rencontre avec quelqu'un en chair et en os.

Peut-être parce qu'on a pas peur d'avoir honte et du regard des autres

Quelque chose comme cela, en effet,... paradoxalement !

Oui on ce cache derriere l ecran, on a le temps de pencer comment formuler nos phrases, on ne ce sent pas jugé, analysés des moindres fais et gestes

Votre premier message est tres profond, car en effet personne ne peux savoir mieux que nous ce qui es bon pour nous. Avec nos bébés on a cette instins de savoir ce qu ils ont mieux que ceux de droite de gauche qui donnent leurs conseils, avec nous meme ce devrait etre pareil mais je pence qu il faut beaucoup de travail sur soit pour arriver à retrouver ce naturel qui nous a échappé

Oui, c'est exact !